mardi 16 juin 2009

La Moldavie aux urnes le 29 juillet pour sortir de la crise politique


CHISINAU - Le président Vladimir Voronine a fixé au 29 juillet la date des législatives anticipées en Moldavie, une ex-république soviétique roumanophone minée par une crise politique depuis des émeutes post-électorales contre le pouvoir communiste en avril.

"J'ai signé le décret de dissolution du Parlement. Le pays de nouveau se lance dans une campagne électorale", a déclaré M. Voronine, qui est également chef du Parti communiste, dans un discours retransmis à la télévision.

Le président sortant, au pouvoir depuis 2001 et qui ne peut exercer un troisième mandat, était obligé de dissoudre l'assemblée élue le 5 avril dernier, les députés de l'opposition ayant réussi à bloquer l'élection par le Parlement du Premier ministre communiste, Zinaïda Greceanii, à la présidence.

M. Voronine s'est dès lors lancé lundi dans une critique en règle des opposants, accusés d'aggraver les difficultés économiques et politiques du pays en refusant un compromis avec le pouvoir.

Les opposants "ont rejeté la main tendue des autorités en refusant de participer au vote sur le poste de président", a-t-il déclaré, alors que "ces derniers mois la Moldavie, sa société, son économie, sa vie sociale sont plongées dans une situation d'instabilité très risquée".

"Ces gens qui se disent d'opposition ne visent ni une victoire électorale, ni celle de leurs principes et idées, mais visent le chaos, la déstabilisation de la république de Moldavie", a lancé M. Voronine.

Le Parti communiste avait remporté 60 des 101 sièges du Parlement lors des élections le 5 avril dernier. L'annonce de ces résultats avait été suivie d'émeutes qui ont culminé, deux jours après le scrutin, par le saccage des sièges du Parlement et de la présidence.

Mais l'opposition a ensuite boycotté l'élection d'un nouveau chef de l'Etat au Parlement, privant le PC de la majorité des trois-cinquième requise pour faire élire son candidat, soit 61 suffrages.

Les opposants ont pour leur part vertement critiqué lundi M. Voronine, d'une part en raison du choix du mercredi 29 juillet comme date électorale, et d'autre part en raison du ton de son discours.

"Les communistes veulent des élections un jour de travail pour qu'une minorité de la population active y participe. Les communistes veulent que seuls leurs électeurs votent: les retraités", a déclaré à l'AFP Serafim Urechean, chef de l'Alliance Notre Moldavie.

"Enfreignant la loi, la présomption d'innocence et les normes morales élémentaires, Voronine, dans son discours à la télévision, s'est comporté comme un procureur, multipliant les accusations contre l'opposition", a pour sa part dénoncé, Mihai Ghimpu qui préside le parti libéral.

Vladimir Voronine a cependant promis des élections libres, démocratiques et ouvertes aux observateurs électoraux les "plus acharnés".

"Lors des élections à venir, les autorités feront tout leur possible pour que le processus électoral soit encore plus en accord avec les normes et les principes de la liberté d'expression", a-t-il déclaré.

Le PC est au pouvoir depuis 2001 dans cette ex-république soviétique coincée entre la Roumanie et l'Ukraine. Sa politique a alterné depuis entre un rapprochement avec l'Europe et des relations privilégiées avec la Russie.

La Moldavie, qui est considérée comme le pays le plus pauvre d'Europe, compte quelque quatre millions d'habitants, dont une large majorité roumanophone.

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