lundi 20 avril 2009

Moldavie : la main comportementaliste de Soros derrière la révolution « twitter »


20 avril 2009 (LPAC) – Comme l’écrit Le Nouvel Observateur : « Il y a eu la Révolution des Roses en Géorgie, la Révolution Orange en Ukraine, voici la Révolution, ou plutôt la rébellion Twitter en Moldavie. »

La Moldavie est un petit pays coincé entre l’Ukraine et la Roumanie. Le 7 avril, après une victoire électorale contestée du Parti communiste, quelque 10000 jeunes moldaves ont afflué de tout le pays, de Roumanie et d’autres pays, vers la capitale moldave Chisinau pour y contester des élections jugées truquées et la corruption du régime. Des flashriots (émeutes-éclairs) font plus de 90 blessés et se soldent par quelque 200 interpellations. Le gouvernement moldave, composé de communistes réformateurs, finit par bloquer internet dans tout le pays. Un recomptage des voix est en cours depuis le 15 avril.

Si en Ukraine, en Biélorussie et en Grèce, les SMS furent un instrument majeur de la mobilisation, les jeunes moldaves se sont massivement servi de la plateforme de socialisation Facebook et de Twitter, une sorte de sms-blog qui permet à chaque personne connectée de lire en direct des messages très courts envoyés par les animateurs, en entrant un tag dans le moteur de recherche.

Sans surprise, c’est Eugène Morozov, formé à la London School of Economics et actuellement chargé par l’Open Society Institute (OSI) de Soros à New York d’étudier le rôle d’internet dans les « révolutions démocratiques » en Europe de l’Est, qui a inventé le terme de « Révolution Twitter ».

Dans un article publié dans la revue Foreign Policy, Morozov ne cache pas qu’il se rend fréquemment au Tadjikistan, en Moldavie, en Syrie et en Thaïlande pour juger sur place du potentiel que représentent à l’évidence les technologies de l’information pour renverser ces « régimes autoritaires ».

Notons ici que les protestations violentes en Thaïlande ont démarré à peine une semaine après ceux de Moldavie. Morozov cite aussi en exemple les émeutes récentes en Grèce, où Twitter fut employé avant de se répandre dans le reste de l’Europe pour fomenter des flash-mobs (émeutes-éclairs) « spontanées » via le réseautage.

Un article écrit par Morozov – « Emeutiers de tous les pays, unissez-vous » – et publié anonymement pendant les émeutes en Grèce en décembre dernier par The Economist, la revue qui reflète généralement les vues des financiers de la City de Londres, vante la supériorité des nouvelles technologies capables de galvaniser « spontanément » les foules. Internet ne permet pas seulement d’attaquer les dictatures, dit-il, mais aussi de bousculer les habitudes quelque peu vieillottes de nos chers altermondialistes de l’ancienne époque, toujours nostalgiques de leurs mobilisations contre le sommet de Seattle et de Gênes.

Morozov fait également référence au Centre d’études Berkham de l’Université d’Harvard, qui s’est beaucoup intéressé au rôle des nouvelles technologies de communication pendant la Révolution Orange en Ukraine, autre pays où les réseaux de Soros furent à l’œuvre.

N’est-il pas intéressant de constater que le Berkman Center for Internet and Society a fait une étude des modèles macro-économétriques démontrant la corrélation entre l’accès à Internet et l’instabilité politique… ? Cette étude constate que « la probabilité qu’un gouvernement se fasse renverser par des moyens violents, est en corrélation avec l’accès aux téléphones mobiles… »

De plus, l’étude fait appel à la two step flow theory développée par Paul Lazarsfeld (un ancien de l’Ecole de Francfort et collaborateur de l’un des pères du comportementalisme, Kurt Lewin), qui analyse l’impact des médias par effet de palier, car il passe par la médiation de « leaders d’opinion », chaque leader disposant à son tour d’un réseau « d’individus en contact social avec le leader d’opinion ».

Pour creuser le sujet : Focus

dimanche 19 avril 2009

Je veux revoir ma Moldavie


par Jérôme Leroy

J’apprends depuis ma retraite au Mont-Noir dans la villa Yourcenar, où je me trouve en résidence d’écrivain pour un mois, qu’un pays cher à mon cœur d’adolescent connaît des troubles après l’élection parfaitement régulière d’une chambre des députés à majorité communiste. Pas besoin d’être grand clerc pour savoir qu’il s’agit là, après l’Ukraine et la Géorgie, des habituelles tentatives de déstabilisation menées par un président américain qui, quoique noir, n’en continue pas néanmoins à encourager en sous main ces pseudo-révolutions orange (la couleur du Modem chère à André Epaulard) dans toutes les anciennes républiques socialistes soviétiques qui s’obstinent à vouloir garder leurs systèmes de protection et de solidarité sous la houlette d’apparatchiks bonhommes. Je citerai le président de Biélorussie, l’avisé Alexandre Loukachenko, qui ne voit pas l’intérêt, comme on le comprend, que les jolies filles blondes de son pays finissent dans l’industrie pornographique du grand marché unique, avec sa concurrence libre et non faussée.

Il y aurait eu un mort parmi les manifestants antigouvernementaux moldaves. Un mort dont on a beaucoup plus parlé que celui des manifestations londoniennes du G20, mais passons, on sait qu’un manifestant tué par une police démocratique est toujours un émeutier tandis qu’un manifestant tué par une police communiste est toujours une victime de la liberté (du marché ou d’expression, peu importe, la liberté, on vous dit…)

Pour plus de renseignements, sur cette affaire moldave, il faudra attendre le prochain SAS dont nous avons déjà dit ici qu’il s’agissait de la seule source d’informations fiables sur la géopolitique de notre temps.

Mais revenons à la Moldavie.

J’ai été très heureux en Moldavie. La capitale s’appelait encore Kichinev et non Chisnau. J’y ai passé quelques temps entre 1979 et 1982, pour perfectionner mon russe, histoire d’entamer une collaboration fructueuse quand les sept millions d’homme en tenue kaki du Pacte de Varsovie se décideraient à franchir le Rhin pour venir, enfin, nous libérer de la tyrannie des dernières années du libéralisme avancé à la sauce Giscard.

J’avais quinze ans et je ne voulais pas pourrir. Je me souviens particulièrement de l’été 1980.
Il fait beau.
Il y a des portraits de Brejnev à l’entrée du quartier réservé aux maisons Mitteleuropa.
Le secrétaire général a commencé sa carrière en Moldavie.
L’église catholique est fermée, ma mère (tendance Témoignage Chrétien) m’avait demandé de vérifier.

Mes amis s’appellent Auguste Naouki et Violetta Moldovan. La Moldavie ressemble aux coteaux du beaujolais, le vin moldave, lui assez peu au Morgon. Auguste lit Eminescu et Essenine. Il me parle de la Pologne qui bouge, des Américains qui boycottent les JO de Moscou, les salauds.

Les livres ne coûtent presque rien. Violetta parle le russe, le moldave, le roumain, le français. Elle a dix-sept ans, elle est brune et a un gilet orange comme jamais je ne verrai plus de gilet orange. Je comprends les articles de Ogoniok et de la Komsomolskaïa Pravda.

Auguste joue aux échecs. Je ne le battrai qu’une fois. Je crois qu’il m’a laissé gagner. Gentillesse soviétique, courtoisie latine.

Violetta a dix-sept ans. La maison de son père ressemble à un chalet balnéaire de la côte normande, dans une avenue blondinienne, calme et profonde comme un cimetière. Les Pobiéda roulent en silence.

Auguste et Violetta ont le droit d’aller avec moi au Beriozka de l’Intourist. On achète des Marlboro et du chocolat. Moi, je m’obstine à m’arracher les lèvres sur le carton des papirosses et à tousser : je fumerai communiste, quoiqu’il m’en coûte.

On a du mal à écraser les carrés de sucre dans les verres de thé.

Un soir, je suis très saoul. L’odeur de pinède du jardin de Violetta m’empêche de vomir.

On entend l’hymne soviétique qui vient d’une télé à l’intérieur: il est minuit.

Je pleure comme un veau quand Violetta m’embrasse une dernière fois sur le tarmac de l’aéroport. « Mé jiviom v raznire planétare », dit-elle. Nous vivons sur des planètes différentes, oui…

Gilet orange. Portrait de Lénine. Une édition bilingue d’Eminescu donnée par Auguste.
L’Atlantide, seigneur, c’était l’Atlantide.

Qui n’a pas vécu en Moldavie avant 1989 n’a pas connu la douceur de vivre.

http://www.causeur.fr/je-veux-revoir-ma-moldavie,2281


vendredi 17 avril 2009

Législatives moldaves: le recomptage sans conséquences sur les résultats (CEC)

CHISINAU, 17 avril - RIA Novosti. Suite au recomptage des bulletins des législatives moldaves du 5 avril, la Commission électorale centrale (CEC) n'a pas constaté de différences susceptibles de modifier l'issue du scrutin, contesté par l'opposition, a indiqué à RIA Novosti le secrétaire de la CEC Iouri Tchokan.

"La répartition des mandats reste la même. Les communistes obtiennent 60 mandats, les libéraux et les libéraux-démocrates - 15 mandats chacun et l'Alliance Notre Moldavie en reçoit 11", a déclaré M.Tchokan se référant aux résultats préliminaires du recomptage.

Le résultat définitif du recomptage sera rendu public à 14h30 GMT.

L'opposition moldave conteste les résultats des législatives du 5 avril remportées haut la main par le parti communiste du président moldave Vladimir Voronin, qui ont recueilli près de 50% des voix. La semaine dernière, les manifestations ont dégénéré en troubles à Chisinau où les militants de l'opposition ont saccagé la présidence et le parlement. Environ 300 personnes ont été arrêtées.

Mercredi dernier, la CEC a lancé le recomptage du scrutin conformément à une décision de la Cour constitutionnelle du pays prise sur l'initiative du président Voronin

mercredi 15 avril 2009

La Moldavie à l’heure d’un nouveau décompte des voix


Comme l’a ordonné la Cour constitutionnelle et sur demande du président sortant Vladimir Voronine, les quelques un million et demi de bulletins de vote des dernières élections législatives sont à nouveau dépouillés.
Une opération nécessaire pour rétablir une certaine stabilité politique selon le président moldave, une “farce” voire un “stratagème” pour l’opposition qui a boycotté ce recomptage et exige l’organisation de nouvelles élections.

La semaine dernière, pour protester contre la victoire du Parti communiste aux législatives, des milliers de protestataires furieux avaient envahi le parlement.

Ce mercredi, Vladimir Voronine a appelé à une amnistie pour les participants aux émeutes, pour autant, le président moldave continue d’accuser la Roumanie voisine d’avoir attisé ces manifestations.
Une accusation rejetée en bloc par Bucarest qui contre attaque et demande une enquête européenne sur ce qu’elle qualifie de “répression des opposants au régime communiste en Moldavie”.

Pour discuter de cette crise post-électorale, le Premier ministre tchèque, Mirek Topolanek, dont le pays assure la présidence tournante de l’Union européenne, devrait se rendre en Moldavie la semaine prochaine


http://fr.euronews.net/2009/04/15/la-moldavie-a-l-heure-d-un-nouveau-decompte-des-voix/

La «révolution» volée des Moldaves


Malgré la répression et le verrouillage de l'information par le pouvoir, 4.000 partisans de l'opposition moldave ont manifesté dimanche dans la petite capitale de Chisinau pour dénoncer la «dictature» des communistes, vainqueurs des élections législatives du 5 avril.

http://www.lefigaro.fr/international/2009/04/13/01003-20090413ARTFIG00002-la-revolution-volee-des-moldaves-.php

De notre envoyée spéciale à Chisinau

Jamais la Moldavie ne s'est sentie aussi abandonnée. Une semaine après les manifestations qui ont suivi les législatives du 5 avril, l'opposition se refuse cependant à faire le deuil d'une révolution volée. Bravant le climat de peur instauré par le Parti communiste au pouvoir, près de 4 000 personnes se sont de nouveau rassemblées dimanche à Chisinau pour exiger la libération des centaines de jeunes gens arrêtés arbitrairement la semaine passée. Tous les accès à la capitale avaient été verrouillés pour empêcher d'autres protestataires de se joindre au mouvement.

Les trois formations d'opposition entrées au Parlement (le Parti libéral, le Parti libéral-démocrate et l'Alliance Notre Moldavie) ont réussi à opposer un front uni pour dénoncer des violations flagrantes des droits de l'homme. La plupart des personnes arrêtées auraient été jugées et condamnées à huis clos dans les postes de police. Mercredi matin, le cadavre d'un jeune homme de 23 ans, Valeriu Boboc, interpellé la veille, a été retrouvé dans la rue. Le jeune homme, qui a été vraisemblablement battu à mort, a été furtivement enterré dès dimanche. Dans une lettre transmise aux ambassadeurs occidentaux, l'opposition appelle l'Union européenne à dépêcher une commission d'enquête internationale pour faire toute la lumière sur les émeutes qui ont embrasé la capitale moldave et sur la répression qui a suivi.

Depuis une semaine, la campagne de désinformation orchestrée par les communistes bat son plein. Ministre de l'Intérieur à l'époque des soviets, le président Vladimir Voronine a brandi la menace de «mesures appropriées» contre «des fascistes ivres de colère». Et dans le plus pur style stalinien, l'agence officielle Moldpres développe la théorie du complot manigancé par «des forces subversives étrangères qui ont tenté un coup d'État à l'aide d'éléments criminels et de représentants du monde interlope»…

Les médias, contrôlés à 85 % par les communistes, s'emploient chaque jour à discréditer l'opposition en la rendant responsable des actes de vandalisme diffusés en boucle sur les chaînes de télévision. Jeudi, une procédure pénale a été lancée contre ses principaux dirigeants accusés d'atteinte à la sûreté de l'État. L'intox est allée jusqu'à inventer un mort lors des émeutes de mardi. Et tandis que l'attention est focalisée sur de pseudo-hooligans, des enseignants sont menacés de licenciement, des étudiants arrêtés, des journalistes agressés. Le site Web du journal de Chisinau, l'une des rares publications indépendantes, se débat avec la censure. Interpellée pendant deux heures par la police, sa rédactrice en chef a été accusée d'espionnage pour avoir osé écrire qu'avant, pendant et après le scrutin, les dés étaient pipés.

« 400.000 morts ont voté »

Les observateurs de l'OSCE ont reconnu du bout des lèvres que la campagne électorale avait été émaillée de tentatives d'intimidations de candidats ou d'électeurs et que l'accès à la télévision publique avait été plus qu'inégal. À son insu, le Bureau national des statistiques semble confirmer le bourrage des urnes : en deux ans, le nombre d'électeurs aurait augmenté de 10% alors que le taux de natalité est en chute libre. «Il faut croire que 400.000 morts ont voté», ironise un observateur occidental dont l'un des amis moldaves «a découvert le jour du scrutin que cinq personnes vivaient dans son studio de 28 m²»…

Depuis trois jours, l'opposition tente de vérifier les listes électorales. «Mais dans chaque district, raconte Iurie Leanca, jeune député du Parti libéral-démocrate, les autorités locales s'échinent à dresser des obstacles pour nous en empêcher.»

Et puis, il y a les émeutes de mardi filmées, au grand dam des autorités, par des témoins. Les vidéos qui circulent depuis plusieurs jours sur le Net ne laissent aucun doute. Les casseurs qui ont saccagé la présidence et incendié le Parlement étaient téléguidés par des forces obscures. «Les portes de la présidence et du Parlement se sont ouvertes comme par miracle, assure un témoin, et un peu partout, il était facile de reconnaître des agents des services secrets, crânes rasés et “bodybuildés”.»

Chisinau est un village. Selon l'ancien député Igor Klipi, qui se trouvait lui aussi sur les lieux, «le saccage du Parlement a duré huit heures et la police n'est jamais intervenue». Tandis qu'une partie de l'immeuble brûlait, deux équipes de pompiers contemplaient le spectacle en souriant. Un film amateur montre des policiers en uniforme cassant un claustra en béton et transportant dans des sacs des pavés déposés devant la présidence. Une autre vidéo suit les exploits d'un jeune homme en tee-shirt orange plantant, seul, sur le toit de la présidence des drapeaux européen et roumain devant deux policiers immobiles :


Un observateur européen n'hésite pas à dire que «ce qui s'est joué mardi ressemble à un remake de l'incendie du Reichstag en 1933». Malgré les condamnations convenues des pays occidentaux, la Moldavie, ce petit pays improbable qui rêvait de rejoindre l'Europe, redoute aujourd'hui de s'acheminer vers un régime dictatorial à la biélorusse.

» INTERVIEW - «La Moldavie a un problème identitaire»

lundi 13 avril 2009

Soulèvement en Moldavie : silence, on réprime en coulisse



http://eco.rue89.com/2009/04/13/soulevement-en-moldavie-silence-on-reprime-en-coulisse

(De Chisinau) A l'Est, rien de nouveau. La jeunesse moldave a cru un moment pouvoir faire vaciller un des derniers régimes communistes -tendance affairiste- d'Europe avant de devoir remiser à plus tard ses envies de liberté.

Après des manifestations particulièrement violentes qui ont fait un mort, Chisinau, la capitale, est revenue à son calme de petite ville provinciale. Dix mille manifestants s'y sont bien rassemblés ce dimanche, mais le gouvernement a réussi son pari : faire taire les opposants de manière assez discrète pour ne pas alarmer l'Occident.

Le pompier pyromane ?

Mardi 7 avril, quelques heures après l'annonce des résultats des législatives, une partie de la jeunesse étudiante moldave explose de colère. Avec près de 50% des voix, les communistes emportent suffisamment de sièges de députés pour élire le prochain président sans passer d'alliances. Près de 15 000 jeunes descendent l'avenue principale de Chisinau, caillassent et envahissent la Présidence, puis mettent le feu au Parlement. (Voir la vidéo)


Le choc est réel. Il va rapidement discréditer les opposants aux yeux de l'Occident, Europe en tête. Mais les circonstances de cette poussée de violence restent floues. Les médias proches de l'opposition et de nombreux sites Internet parlent d'incidents déclenchés volontairement par le pouvoir pour ensuite justifier la répression.

Dans un pays où la police en civil est omniprésente et où les opposants sont nettement plus sujets aux agressions que le citoyen moyen, le scénario n'est pas inconcevable. Aucune preuve irréfutable n'est pourtant avancée et la spontanéité des événements de mardi tendrait à prouver le contraire.

Reste que le peu de forces de l'ordre présentes le jour des heurts pourrait laisser rêveurs certains manifestants anti-Otan. A peine quelques centaines de policiers mal-entraînés : « Ils ont envoyé les stagiaires », remarquera plus tard un étudiant.

Certains, bien peu équipés, portaient des chaussures de ville quand la foule leur jetait des pavés. La police moldave compte pourtant dans ses rangs des unités spécialement entraînées pour ce genre d'occasion, mais ils n'étaient pas là. Comme si on envoyait la police municipale défendre l'Elysée à la place des CRS.

L'ennemi extérieur

Carte de Moldavie (Spiridon Manoliu/Wikipedia)La réaction du pouvoir n'a pas tardé. Classique et attendue. La Moldavie accuse la Roumanie voisine de fomenter « un coup d'Etat » pour récupérer ce bout de territoire qui lui appartenait autrefois.

En effet, les jeunes qui montent sur le toit de la Présidence accrochent des drapeaux européens et roumains. Et scandent leur envie de réunification. Chisinau y trouve matière à éjecter l'ambassadeur de Roumanie.

Même chose pour les journalistes roumains. Plusieurs sont molestés avant de se faire renvoyer. La frontière avec la Roumanie est un temps fermée, une nouvelle politique de visas est appliquée en urgence. L'ennemi extérieur ne pourra pas entrer.

L'ennemi intérieur

Victimes collatérales du blocage des frontières, les étudiants moldaves, nombreux en Roumanie, devront attendre que les choses se calment pour rentrer au pays. Certains parviennent à passer par les petits postes frontières du Sud après des interrogatoires les désignant systématiquement comme des fauteurs de troubles en puissance.

Lycéens, étudiants et jeunes actifs tenaient le premier rôle le 7 avril : toute la jeunesse sera donc visée par le pouvoir. L'incompréhension entre le régime et ses jeunes n'est pas nouvelle.

La jeunesse moldave se sent à l'étroit dans ce pays qui ne sait s'il doit se tourner vers l'Europe ou la Russie. Une grande partie d'entre-eux ne supporte plus les privations de liberté ni la précarité. C'est aussi ce ras-le-bol qui a parlé le 7 avril. C'est un peu cette rébellion qu'a sanctionné le régime de Chisinau.

Après les manifestations, au moins 300 étudiants et lycéens ont été arrêtés. Certains d'entre-eux sont toujours portés disparus et l'on déplore un mort. Ses parents disent avoir récupéré son corps roué de coups, mais pour la police sa mort est due au gaz utilisé pour disperser les foules.

Quoi qu'il en soit, deux jours après les émeutes, les forces de police se sont invitées dans les lycées pour expliquer aux élèves qu'ils n'hésiteraient pas à faire usage de la force en cas de nouvelles manifestations.

Les commissariats ont relevé les noms des lycéens absents le mardi des émeutes. Certains ont été interrogés. D'autres jugés. Le même jour, une vieille camionnette arpentait les rues de Chisinau en diffusant un message à l'attention des parents :

« Dites à vos enfants de ne pas écouter les provocateurs qui veulent déstabiliser la Répubique de Moldavie. La police prendra des mesures pour les en empêcher. »

Manifestation anti-communiste devant le siege du gouvernement moldave a Chisinau, le 9 avril (Antonin Sabot)

Les bonnes vieilles pressions

Le vendredi 10 avril devait avoir lieu une grande manifestation. La journée de jeudi a donc été l'objet de nombreuses pressions pour étouffer le mouvement et empêcher qu'il ne prenne de l'ampleur. La Premier ministre est apparue à la télévision et a annoncé que les forces de l'ordre n'hésiteraient pas à faire usage de la force.

Même message de la part du président Vladimir Voronine, qui a expliqué que, contrairement au premier jour, il ne retiendrait pas les policiers en cas de débordements. Le gouvernement a aussi entrepris un véritable blocus de la capitale.

De très nombreux contrôles de police ont été installés sur les routes menant à Chisinau. « Ils demandent simplement aux gens de faire demi-tour », explique un jeune homme venant du sud de la capitale. La manifestation ne rassemblera au final que quelque 200 personnes.

Des pressions bien intégrées

Mis à part quelques étudiants et journalistes moldaves passés à tabac, relativement peu de violences ont eu lieu à Chisinau, après le premier jour des émeutes. La plupart des habitants ont repris leur train-train quotidien. C'est là le coup de force du pouvoir moldave : il n'a pas eu besoin d'user du bâton. Le montrer aura été suffisant.

En temps normal, il ne fait déjà pas bon afficher ses opinions d'opposition en Moldavie, comme l'explique Nicolae Dabija, journaliste et écrivain résolument pro-roumain :

« Sept procès ont été intentés contre moi et j'ai été agressé à plusieurs reprises l'an dernier au seuil même de ma maison. »

En temps de crise, s'arrêter pour discuter devant le siège du gouvernement, lieu où se réunissaient les manifestants, relève donc de la déclaration de guerre. Reste à savoir si l'Europe continuera à négocier son « partenariat oriental » avec la Moldavie alors que le pays semble enclin à revenir aux bonnes vieilles méthodes qui ont fait le succès du grand-frère russe.

Antonin Sabot et Mehdi Chebana

vendredi 10 avril 2009

Passions Moldaves

Depuis quelques jours se propage via Internet et certains réseaux sociaux comme Facebook, une intense propagande (délivrée notamment par des responsables et des militants locaux de l'UMP) pour parler des événements en Moldavie et pour soutenir une hypothétique révolution "démocratique", anti-communiste et qui se dit aussi pro-occidentale. Pro-USA serait plus juste...

Tout cela, au détriment, comme nous allons le voir ci-dessous, d'éléments géostratégiques et culturels importants pour l'Europe...ou qui devraient l'être !

La Moldavie est une ancienne république de l'URSS. Sa population essentiellement roumanophone est une des plus pauvres d'Europe. Comme c'est souvent le cas des Balkans jusqu'au Caucase la corruption y est endémique, les mafias y prospèrent et les élections y sont plus ou moins manipulées.


En Moldavie le pouvoir, ou en tout cas son apparence, est actuellement détenu par des néo-communistes qui n'ont que peu à voir avec ceux qui firent les beaux jours et les horizons radieux de l'ancienne patrie des travailleurs. Ces communistes relookés viennent de remporter des élections qui se sont déroulées sous le contrôle d'experts es démocratie diligentés sur place par la communauté internationale. Les experts n'ont rien trouvé à redire sur la nature démocratique de ces opérations.


En revanche des milliers de jeunes moldaves sans perspective manifestent violemment leur opposition à ces résultats et crient leur refus d'une élection truquée. L'occident les habitent comme un eldorado propre à les extraire de leur misère.
Ce scénario est connu.

C'est celui des révolutions "oranges" ou d'autres couleurs qui se sont répétées ces dernières années en Ukraine, en Géorgie et dans plusieurs républiques d'Asie centrale. Comme c'est souvent le cas ces "révolutions" ont une apparence, généralement flatteuse, et une réalité, plus sombre.

L'apparence est celle d'une révolution démocratique essentiellement conduite par les jeunes générations avides de liberté, rétives au nouvel "impérialisme poutinien" et aspirant à rejoindre le "monde libre" occidental.
La réalité est celle d'ONG fabriquées et financées par des officines américaines, surfant sur le droits de l'homme, mais qui entendent, avant tout, couper la Russie de son "étranger proche" et remplacer les oligarchies dirigeantes pro russe par des oligarchies plus compréhensives vis à vis des intérêts hégémoniques de la "puissance indispensable".


Pour le reste, l'exemple ukrainien montre que les populations ne gagnent rien à ces transformations. Le pays a été artificiellement coupé de son hinterland russe mais en demeure dépendant pour son ravitaillement énergétique. Le niveau de vie y stagne, la corruption y règne et la criminalité y progresse tandis que les orangistes s'y querellent sans fin.
Pour des Européens conscients des enjeux vitaux qui dictent leur avenir le débat devrait se situer ailleurs.


Les termes de ce débats peuvent être exposés succinctement.
L'ouest européen est un réservoir de savoir-faire et de hautes technologies; la Russie, un réservoir de ressources énergétiques et de matières premières. Les deux sont complémentaires et l'ensemble constitue un espace potentiellement indépendant du reste de la planète avec une forte cohérence culturelle, territoriale et géopolitique.
Il n'y aura jamais d'indépendance possible sans un solide partenariat stratégique entre l'Europe occidentale et la Russie.


Les États-Unis, c'est bien normal de leur point de vue, ne veulent pas de cette indépendance potentiellement dangereuse pour leur hégémonie. Qu'ils usent de la raideur d'un Bush ou du sourire enjôleur d'un Obama, ils poursuivent donc le même but : distendre le plus possible les liens entre l'Europe et la Russie et construire autour du môle russe un réseau d'États vassalisés en nourrissant à travers les médias qu'ils influencent une véritable rhétorique de guerre froide. Tout cela est écrit noir sur blanc dans les multiples rapports, analyses et études qui émanent des think-tanks étatsuniens et certains de ces documents sont même publiés en français.


Il n'empêche. Il se trouve en Alsace comme ailleurs des umpistes, par exemple, sensés honorer l'héritage gaullien, mais assez frivoles pour tomber dans le panneau. Ils révèrent Obama comme une rock-star, conspuent le dictateur Poutine et manifestent en esprit dans les rues de Chisinau.
Leur "pensée" ne s'aventure guère au delà des émotions qui les saisissent.


Ce n'est pas avec eux que nous construirons une Europe maîtresse de son destin !



jeudi 9 avril 2009

A l'est du nouveau : Panique z'amères en Bordurie

De notre agent secret en Bordurie.

Les hostilités ont repris de plus belle entre la Bordurie et son voisin la Syldavie. Alors que des manifestants se sont emparés du parlement de Szohôd, le sceptre d’Ottobus n’est pas encore tombé aux mains d’une puissance étrangère, ce malgré toutes les allégations. Si la victoire aux élections du Général Plekszy-Gladz fait l’objet de contestations, elles n’en laissent pas de marbres des militants alsaciens.

Ayant été échaudés par une précampagne régionale et tombés sous le charme d’opposants bordures, ils commenceraient même à distribuer des tracts jusque dans la ville de Haguenau à 500 kilomètres de là, ce alors même que personne n'arrive à trouver la Bordurie sur son gps.

Un concert de solidarité pourrait cependant être organisé en direct de Haguenau, Facebook et internet afin de venir en aide à la rebellion.


A ce jour, ni Tintin, ni Milou n’ont été repéré. Il me murmure néanmoins qu’un Front de Libération de la Bordurie s’entraîne en forêt de Haguenau, ce bien que les uniformes, taillés dans le drapeau bordure aux couleurs vives, ne passent pas inaperçus.

Pendant ce temps, la gauche alsacienne, elle, renforce son bastion strasbourgeois et rappelle à qui a de la mémoire, qu’ellle s’est emparée, sans trop d’opposition de plusieurs villes parmi lesquelles, Soultz, Wissembourg, etc



http://strasbourg-compagnie.hautetfort.com

Pour la jeunesse moldave!

Voilà un poème que j'ai composé il y a quelques mois. Je ne pensais pas le mettre en ligne, mais je crois qu'il a sa place aujourd'hui. En hommage au peuple moldave qui se bat pour la liberté!


Frejhet

Holl isch de Kopf…

Kolleschwàrz sinn d’Awe…

Gebunde sinn d’Hand…

Wàs Holl isch soll g’füellt ware!

Wàs dunkel isch soll hall ware!

D’Hand söelle üsgebunde ware!

E Abstàmmung vun de Mensche…

Üssem schware Kàmpf,

het mer’s müen erreiche.

D’Menschhet stràllt im Mensche zü,

Sogàr in de Nacht ve’blangt.

D’Sunn het sin Vollmond immer gekannt!

Kenn Gfangnis het sini kleine Fanschter zü!

Zeriss d’Granze vun de Insperung!

Zeriss un’ gib Hoffnung!

Gedànke : züem Uffstànd!

Frejhet àss Verstànd!

Victor Vogt

mercredi 8 avril 2009

LIBERTE !

En France, des universités sont bloquées, des présidents d’université séquestrés, par des personnes dépendantes d’idéologie de la gauche de la gauche. Cette même gauche internationaliste, qui s’oppose à la construction européenne, qui pourtant dépasse les nations. Voilà l’image de notre jeunesse de gauche.

Regardons la Moldavie, le parti communiste réclame la victoire des élections législatives, le parti dont j’ai parlé dimanche aurait 12% des suffrages. De nombreuses fraudes ont été constaté quoique en dise les observateurs internationaux. Alors la jeunesse de ce pays se révolte pour conquérir un des biens suprême de la vie, la Liberté. Cette jeunesse moldave est en marche pour liberté, alors que notre jeunesse gauchisante cri au scandale à l’évocation de ce mot.

Mais la liberté, c’est la liberté de conscience politique et religieuse. C’est la liberté de conduire sa vie comme chacun l’entend, bien sur dans le respect de règles communes. Cette liberté elle a été conquise dans de nombreux pays dans le sang. La liberté est inhérente à l’humain !

Entendons la voix de la jeunesse moldave !

Victor Vogt

dimanche 5 avril 2009

Moldava Noastra


« Notre Moldavie ». Vous allez me demander pourquoi la Moldavie atterrie sur mon blog. En fait suite au conseil avisé d’un ami j’ai commencé la lecture de nombreux articles de journaux papiers ou en lignes, de blogs sur des engagés en politique dans ce pays. Moldava Noastra c’est le nom de leur parti.

C’est un parti qui réuni les partis du centre, c’est-à-dire, les sociaux-dem et les libéraux et encore des chrétiens démocrates. En fin de compte il s’agit d’un parti réformateur dans un pays qui faisait partie du bloc de l’est. Cette formation politique se trouve actuellement dans l’opposition, mais il s’agit d’une des principales formations d’oppositions. Ce que je trouve intéressant c’est que l’idéologie est social-libéral, ces mots sonnent positivement de Delanoë en passant par Bayrou ou par Madelin. C’est une formation d’un vrai centre politique moderne. Je pense que cela doit être lié au mode de scrutin qui est un scrutin de liste. C’est donc un parti qui peut faire et défaire les majorités.

Pour aller plus loin je voudrais faire trois constats. L’un sur le rôle des femmes en politique, le second sur la vision de l’Europe des pays de l’ex-bloc de l’Est et finalement sur le traitement médiatique de cette espace européen.

> Nous voyons émerger une nouvelle classe politique. Dans cette nouvelle classe le rôle des femmes est de plus en plus important. Par exemple on ne dit plus les « épouses des chefs d’Etats » mais les « conjoints », cela pour ne parler que du dernier sommet de l’Otan avec la présence du conjoint de Mme Merkel. Mais au-delà de ce simple constat, il est intéressant que dans les pays de l’Est des femmes sont au premier plan de la politique. On peut regarder chez le voisin ukrainien de la Moldavie, Iuolia Timotchenko est l’une des principales figures politiques.

> Dans les anciens pays du bloc communiste, intégrer l’Otan et l’UE c’est pouvoir sortir de la sphère d’influence Russe. C’est assez symbolique, car ces pays s’identifient à la liberté que nous « UE » incarnons. C’est en fait le prolongement de la victoire du monde dit « libre » sur celui de l’esclavage masqué par un pseudo-égalitarisme. Mais plus avant c’est aussi pour eux symbole de prospérité, à l’image du choc de croissance que les derniers adhérents ont connu.

> Le traitement de médiatique de ces pays est faible alors que l’enjeu est crucial. Dans nos pays, les critiques à l’égard de l’UE sont nombreuses, pourtant au dehors et comme en Moldavie, notre « Europe » fait rêver tant les peuples que les gouvernements. D’autre part ces pays sont proches de la Russie qui veut les garder dans sa sphère d’influence. Un faible traitement médiatique et donc un traitement faible de nos opinions publiques, abandonne ces pays au jeu des relations internationales. Cela signifie que leur choix et leurs causes ne peuvent être entendu, et qu’en définitive ce sont les grands de ce monde qui décident pour eux !

Finalement je crois que du point de vue personnel ce qui m’a porté à parler de cette femme et de ce parti, c’est le fait qu’elle soit, pragmatique et donc centriste mais avant tout européiste !

Victor Vogt

samedi 4 avril 2009

Les Communistes garderont-ils le Pouvoir ?

(Source: Parti communiste de la République de Moldavie)

Les communistes garderont-ils le pouvoir en Moldavie?

La Moldavie vote ce dimanche 5 avril. Les communistes, au pouvoir depuis huit ans à Chisinau espèrent garder la main sur cette ex-république soviétique. Le Grand Reportage est signé Camille Magnard.

L'ex-République soviétique de Moldavie, qui compte un peu plus de 4,3 millions d'habitants, organise, ce dimanche 5 avril des élections législatives cruciales pour l'avenir du président Vladimir Voronine, dernier dirigeant communiste d'Europe. La Constitution moldave stipule en effet que le chef de l'Etat est élu par les membres du Parlement dans les 45 jours qui suivent les élections législatives. Pour être élu, le président doit obtenir la majorité des deux tiers des suffrages des 101 membres de l'Assemblée, soit au moins 61 voix. Mais Voronine, au pouvoir depuis 2001, ne peut cependant pas briguer un troisième mandat consécutif.

Principale interrogation de ce scrutin: le parti communiste (PCRM) recueillera-t-il suffisamment de voix pour conserver les trois postes clés de la vie politique du pays, à savoir celui de Premier ministre, de chef de l'Etat et de président du Parlement? Les grands partis d'opposition (l'Alliance notre Moldavie, le Parti libéral, le Parti libéral-démocrate) aimeraient bien renverser ce régime qualifié d'autoritaire et de corrompu. Mais le pays doit se battre avec un contexte social très dur, qui fait de la Moldavie la zone la plus pauvre d'Europe tout en étant perpétuelement tiraillée entre Est et Ouest. Une région moldave, la Transnistrie, échappe d'ailleurs complètement au contrôle de Chisinau et comme lors des précédents scrutins, ses habitants -qui veulent être rattachés à la Russie- ne devraient pas participer aux élections.

Il existe un accord de partenariat entre l'UE et la Moldavie. La perspective de l'intégration européenne fait d'ailleurs consensus dans la majeure partie de la classe politique moldave: quelle que soit la composition de la nouvelle Assemblée, l'Europe sera toujours un objectif pour Chisinau. A noter qu'un ancien Premier ministre belge, Yves Leterme, participera à la mission de l'OSCE autour de ces élections. «Des communistes face aux urnes», le Grand Reportage de RFI est signé Camille Magnard (cliquez sur le lien audio pour en apprendre davantage).