mercredi 3 juin 2009

FAUTE DE PRÉSIDENT ÉLU - La Moldavie prépare des législatives anticipées

AFP - Le Point

Le Parlement de Moldavie, dominé par le Parti communiste, n'est pas parvenu mercredi à élire le nouveau président du pays, ce qui doit conduire à une dissolution de l'assemblée, alors que les précédentes législatives en avril avaient été suivies d'émeutes.

Il a manqué une voix à la candidate du Parti communiste, le Premier ministre Zinaïda Greceanii, pour être élue. L'opposition, qui dispose d'une minorité de blocage de 41 députés sur 101, a boycotté le vote, tout comme lors d'un premier tour le 20 mai.

Faute d'accord sur un candidat au terme de ces deux consultations, l'assemblée doit être dissoute, conformément à la Constitution.

Tout juste avant le vote, le chef de l'Etat sortant et nouveau président du Parlement, Vladimir Voronine, lui-aussi communiste, avait reconnu que de dernières négociations pour aboutir à un compromis avec les trois partis d'opposition avaient échoué.

"Les conditions pour une dissolution du Parlement existent", s'est-il contenté de dire après l'échec du vote, sans préciser à quelle date celle-ci interviendrait.

M. Voronine avait indiqué toutefois qu'il signerait le décret de dissolution du Parlement après la formation d'un nouveau gouvernement.

"Zinaïda Greceanni est nommée Premier ministre, et doit former le gouvernement", a-t-il déclaré peu après, lisant son décret présidentiel devant les députés.

La prochaine séance du Parlement a été fixée au 10 juin, date à laquelle les députés devront approuver la formation du gouvernement qui devra conduire le pays jusqu'aux législatives anticipées.

Les députés d'opposition, qui s'étaient fixé pour objectif l'organisation de nouvelles législatives, ne reconnaissent pas la validité du scrutin du 5 avril remporté triomphalement par les communistes.

Cette victoire électorale écrasante avait déclenché des manifestations suivies d'émeutes qui ont culminé avec le saccage des sièges de la présidence et du Parlement.

Les députés ont d'ailleurs dû se réunir mercredi dans un palais généralement réservé aux cérémonies officielles, le bâtiment de l'assemblée étant toujours en travaux.

La candidate malheureuse, Mme Greceanii, a tenté une dernière fois de convaincre l'opposition de soutenir sa candidature, promettant d'être à l'écoute des opposants.

"Je considère que la chose la plus importante est la concorde nationale et le dialogue constructif entre toutes les forces politiques", a déclaré cette spécialiste des questions budgétaires et des finances publiques.

Mais l'opposition a rejeté tout compromis : "Nous n'avons pas le droit moral (..) de nous mettre d'accord avec les communistes", a déclaré Vlad Filat, le chef du parti libéral-démocrate.

"Le dialogue est impossible avec ces autorités", avait de son côté prévenu Serafim Urechean, le président de l'Alliance Notre Moldavie.

Le chef de l'Etat sortant, Vladimir Voronine ne pouvait pas se représenter, après deux mandats consécutifs. Afin de rester aux commandes, il avait choisi Mme Greceanii pour lui succéder et décidé de prendre la présidence du Parlement.

La Moldavie, une ex-république soviétique roumanophone de 4,3 millions d'habitants coincée entre la Roumanie et l'Ukraine, est considérée comme le pays le plus pauvre d'Europe. Les communistes, au pouvoir depuis 2001, ont alterné entre une politique pro-occidentale et un rapprochement avec Moscou.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire