mercredi 20 mai 2009

Moldavie: échec du candidat communiste à la présidence, nouveau vote le 28 mai

CHISINAU (AFP) — Le Parlement de Moldavie se réunira une nouvelle fois le 28 mai pour élire le président du pays, une voix ayant manqué mercredi aux communistes afin d'imposer à la tête de l'Etat le Premier ministre Zinaïda Greceanii.

Mme Greceanii a obtenu le soutien des 60 députés communistes mais il lui fallait la majorité des trois-cinquièmes - soit 61 sièges sur 101 - pour succéder à Vladimir Voronine, au pouvoir depuis 2001, qui ne pouvait briguer un troisième mandat consécutif.

L'opposition, qui a boycotté le vote, cherche à bloquer l'élection du président afin d'obtenir la dissolution du Parlement après des législatives contestées le 5 avril, marquées par la victoire écrasante du PC, et des émeutes qui ont culminé avec le saccage du parlement.

"Nous allons obtenir la tenue de législatives anticipées, et contrairement aux scrutins du passé, elles devront être démocratiques", a lancé Vlad Filat, le chef du parti libéral-démocrate, devant ses pairs réunis au Palais de la république, le siège du Parlement étant toujours en travaux.

Après cette déclaration, tous les députés d'opposition présents ont quitté la salle, laissant leurs collègues communistes poursuivre seuls les débats. Suite à l'échec du vote, ces derniers ont fixé au 28 mai la prochaine séance parlementaire dédiée à l'élection du président.

D'ici là, chacun des quatre partis représentés à l'assemblée peut désigner son ou ses candidats.

Si à l'issue d'un premier tour le 28 mai aucun candidat n'obtient 61 voix, un deuxième tour entre les deux candidats arrivés en tête sera organisé dans les trois jours. Si ce vote échoue aussi, le Parlement sera dissous.

Mercredi, outre Mme Greceanii, un député communiste, Stanislav Groppa, était en lice, le PC ayant dû mettre en avant deux candidats pour que le vote puisse avoir lieu, après le boycott de la procédure par l'opposition.

"Il faut construire un Etat de droit, renforcer la collaboration entre les autorités et le peuple, s'appuyer sur les valeurs de la démocratie, l'esprit du patriotisme et l'amour de la patrie", a déclaré Mme Greceanii devant les députés.

Cette spécialiste des finances publiques de 53 ans n'a pas fait référence dans son discours aux émeutes du mois d'avril, ni aux revendications de l'opposition.

Si cette ancienne ministre des Finances parvenait à la présidence, elle serait la première femme à diriger un pays de la Communauté des Etats indépendants (l'ex-URSS moins les pays baltes et la Géorgie).

Le chef de l'Etat sortant, Vladimir Voronine, devrait rester une figure importante en Moldavie puisqu'il a été élu à la présidence du Parlement le 12 mai.

Pour parachever ce jeu de chaises musicales, le président sortant du Parlement, Marian Lupu, doit devenir Premier ministre si Mme Greceanii est élue chef de l'Etat.

La Moldavie, Etat roumanophone coincé entre la Roumanie et l'Ukraine, est considérée comme le pays le plus pauvre d'Europe. Depuis leur arrivée au pouvoir en 2001, les communistes ont alterné entre une politique pro-occidentale et un rapprochement avec Moscou.

Copyright © 2009 AFP. Tous droits réservés.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire