mardi 19 mai 2009

HUMANITAIRE. Quatre membres de l'association Aide médicale Moldavie sont partis livrer du matériel


36 tonnes de solidarité

Voilà presque dix ans que le même manège recommence tous les ans, malgré la pause de l'an dernier. Un 36 tonnes trône dans la cour du château du Saumont, une poignée de personnes y charge du matériel, lits médicalisés, chaises, tables de nuit, mais aussi stéthoscopes, tables d'auscultation, équipements de radiologie...

C'était à quelques heures du départ pour la Moldavie. Le docteur Edmond Valay, président et fondateur de l'association, accompagné de trois adhérents, doit accompagner le camion. Un voyage de quatre jours, 3 600 kilomètres, jusqu'à la frontière.

C'est en 1999 que l'aventure a débuté, quand le Rideau de fer est tombé. « Une ONG a contacté des médecins. L'objectif était de mettre en route une médecine de travail. Mais, faute de fonds, cette association a dû laisser tomber le projet moldave ». Lui l'a repris, avec un de ses confrères des Landes qui a depuis quitté l'aventure.

Tous les ans, à l'approche du départ, les interrogations sont les mêmes : « Nous croisons les doigts pour ne pas avoir de soucis administratifs », soupire le président.

En effet, l'association Aide médicale Moldavie a failli rendre l'âme une fois à cause de ces problèmes, trop décourageants.

Et pourtant, les bénévoles, une vingtaine, résistent toujours et remplissent inlassablement le camion long de 23 mètres pour y disposer tout le matériel récolté. « Ensuite, nous resterons sur place pour la distribution du matériel », explique le médecin.

Ils reçoivent tous les ans un accueil digne de sauveurs. « Toute la ville le sait quand les Français sont là », sourient les membres de l'association.

Toute l'année, lui et son équipe collectent du matériel dans tout le Sud-Ouest. « Nous avons une fâcheuse tendance, en France, à jeter du matériel parfois en bon état, sous prétexte qu'on rénove les bâtiments ou qu'on déménage », regrette Edmond Valay.

Lits et stéthoscopes

Il a ainsi récupéré des lits médicalisés, des fauteuils coquilles presque neufs. « Quand nous récoltons de l'argent, nous achetons des appareils pour prendre la tension, des stéthoscopes... ». Tout ce qui est en bon état est bon à prendre. « On leur demande de quoi ils ont besoin. Ils ont besoin de tout ».

L'ensemble du matériel ira dans les 14 hôpitaux ou dispensaires et chez les médecins de famille de la ville de Stefen Voda, une cité créée dans les années 1960 par le régime communiste de l'époque.

Au départ, l'association a été créée pour que les médecins de famille aient du matériel. « Il n'y avait que des hôpitaux », raconte le docteur Valay. Mais dans les hôpitaux aussi, c'est un choc. « Des malades étaient sur des paillasses », se souvient-il. C'est tout le système médical qui est à secourir.

Auteur : Anne Gresser
nerac@sudouest.com
SUD OUEST | Mardi 19 Mai 2009

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